(Perspectives 2011)


(Inventer de nouvelles lignes de fuites)

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Le marteau cogne un paysage
Dont il défonce les contours.
Il laisse la marque de son poinçon
Aux quatre coins d’un horizon
Qui se dérobe et bat de l’aile.

 (Béquiller la ligne d’horizon pour qu’elle garde son aplomb)

Le maillet frappe en pleine face
Et à jamais tous les jardins.
Sonne le glas des belles lignes
A la Française ou à l’Anglaise.

(Retrouver les perspectives dessinées par le passé)
(Inventer de nouvelles lignes de fuites)
(En abreuver le futur)

Une masse assène sur mon pays
Des coups portés :
« Le temps des Brutes est revenu ! Le temps des Brutes est revenu ! Le temps des Brutes est revenu ! »
Et massacre la douceur
“… d’un coin de bouche ouverte et de bras allongé,
Près de flots ruisselants et de plantes germées. »

(Remodeler, à coups de pouces, cette douceur défigurée)
(Et des pouces, laisser l’empreinte, écologique)

Sinon, tout va bien.
J’attrape à pleines mains ma Terre caramel
Qui vibre et qui respire au son de mes caresses.
Elle s’échappe à ma droite en fermes mamelons
Que je grimpe quatre à quatre.
Elle disparaît à ma gauche sous un triangle boisé
Où se cachent des ornières sucrées.
Cette Terre me fait tourner la tête et m’offre le ciel pour édredon.

(Prendre l’éternité, à témoin, pour explorer de fond en comble ma Terre caramel)
(Faire le tour du monde de sa géographie rousse)


Poème écrit en décembre 2010. Le bilan que j’y dresse n’a pas beaucoup changé et les perspectives restent toujours d’actualité.

Photo : Steve Seiler

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