1969, j’avais onze ans.
1969, c’est l’année de sortie du film Sweet Charity réalisé et chorégraphié par Bob Fosse.
Bob Fosse ?
Le réalisateur de Cabaret, film culte pour ma génération.
Dans ce film que je n’ai pas vu et qui serait un premier brouillon de Cabaret, Bob Fosse met en scène trois chorégraphies parfaitement magiques, imprégnées du magnétisme de Suzanne Charny, première danseuse qui a reçu la consigne de traverser les chorégraphies romano-rococo avec le même visage impassible, au même titre que tous les autres danseuR (=neutre inclusif invariable).
Ça fonctionne diablement dans cet univers de strass et paillettes.
Des mouvements déliés et cassés, des déplacements de félins, des attitudes de mâles glissants et de femelles ondulantes caractérisent la première chorégraphie « The Aloof ».
Un combat de sexes qui se cherchent et s’affrontent, prélude à l’accouplement, traverse « The Heavyweight ».
L’univers psychédélique de ces années-là, joyeux et débridé, envahit la dernière chorégraphie « The big Finish ».
Le tout sur une musique de Cy Coleman où les percussions viennent de temps en temps vous envoyer de belles baffes ou de vrais coups de pied, tout cela c’est selon.
Trois pièces uniques marquées par un vrai génie créatif.
Ces chorégraphies ont fait des petits, notamment chez Polo et Pan pour la vidéo de leur clip, coeur croisé.
C’est beau, c’est un bel hommage à l’univers de Bob Fosse, c’est très coquin, c’est très Français 🙂